cuiller de sucre raffiné avec une framboise

Sucre : ses impacts sur la santé, le vivant, l’environnement

Substance et saveur alimentaires, le sucre est au cœur de bien des débats. Qui est-il réellement ? D’où vient-il ? Quel est son impact sur la santé et le vivant ?

Qu’est-ce que le sucre ?

Blanc ou roux, le sucre industriel est extrait principalement de la canne à sucre et de la betterave sucrière. Le sucre est une molécule de saccharose – glucose + fructose.[1]

Mais d’autres composés de la même famille des saccharides ont également une saveur douce. Sur un étiquetage nutritionnel, l’information dont sucres, située sous la ligne Glucides qu’elle complète, désigne tous les glucides « oses » ayant un pouvoir sucrant, essentiellement le fructose, saccharose, glucose, maltose et lactose. Les autres glucides ayant un pouvoir sucrant sont les « polyols » – sorbitol, maltitol, mannitol– mais sont étiquetés séparément, en tant que « polyalcools ». Ce sont des glucides et non des sucres[2].

Différents types de sucre

Nous prendrons donc garde à différencier le sucre naturel des fruits du sucre industriel raffiné. Composé de glucides simples, le fruit se digère très bien s’il n’est pas pris en fin de repas. Dans ce cas, le temps de digestion est doublé du fait notamment de la fermentation qui va s’opérer dans un estomac rempli. Le sucre industriel se compose de glucides complexes associations de glucides simples.

Les compositions différentes en terme de glucides, hydratation et fibres associées rendent les comparaisons sucre des fruits versus sucre de table, totalement impertinentes. Cet article se veut éclairer le sujet du sucre industriel.

Sucre, addiction et faim

Est-ce la raison pour laquelle l’industrie alimentaire l’utilise partout ? Cela pousserait à manger plus de leurs produits. Le sucre déclenche en effet le système de récompense de notre cerveau et peut provoquer l’addiction. Tout comme la cocaïne, la nicotine et l’alcool, le sucre stimule en effet la libération des mêmes neurotransmetteurs que ces drogues, notamment la dopamine.

Le sucre est presque immédiatement absorbé dans notre sang. Il trompe le cerveau en lui faisant croire que nous avons faim, que nous avons besoin de plus de nourriture, donc de manger !

Sucre et graisse

De plus, le sucre pousse notre corps à stocker les graisses. An niveau du foie, le surplus de sucre est transformé en graisse. Un des principaux rôles du foie est de filtrer le sang. Or, ainsi surchargé en sucre industriel, le foie devient gras et s’affaiblit dans ses fonctions essentielles.

Métaboliser la nourriture requiert des nutriments[3]. Le sucre requiert donc des nutriments pour être métabolisé mais n’en fournit aucun d’essentiel[4]. Il en résulte un déficit, voire une carence en particulier en micro-nutriments. Ce déficit peut devenir chronique selon la consommation de sucre.

Ce serait une coïncidence extraordinaire, comme l’a déjà écrit Peter Cleave, si ces carbohydrates raffinés, connu pour leurs impacts sur nos dents, n’aient pas également de profondes répercussions sur d’autres parties du canal alimentaire durant leurs passage dedans, et sur d’autres parties du corps après leurs absorptions depuis le canal.
– Gary Taubes, journaliste scientifique américain[5]

Sucre et santé

Une des raisons pour lesquelles il est difficile de « prouver » l’impact du sucre sur la santé[6], est qu’il s’agit d’une toxine chronique et non aigue. Tout comme pour le tabac, l’impact du sucre n’est pas immédiat.
Le sucre industriel est-il la cause principale de la résistance à l’insuline et des troubles métaboliques qui entrainent obésité, diabète ou maladies cardiaques ?

L’observation des maladies de civilisation liées aux pays riches par rapport aux pays pauvres apporte une réponse positive à cette pertinente question. Dans un contexte multifactoriel de santé, l’alimentation dans sa diversité organique ou industrielle, cuite ou crue, impacte directement la santé physiologique, psychologique, émotionnelle et spirituelle[7].

Les conséquences du sucre en excès sur les organes et la santé :

  • Inflammations qui empirent les douleurs articulaires (Chong) ;
  • Cavités dentaires ;
  • Graisse pour le foie ;
  • Résistance à l’insuline, ce qui force le pancréas à travailler plus ;
  • Mauvais pour les artères et la vie sexuelle ;
  • Diminution de la circulation sanguine[8] ;
  • Carburant de la duplication des cellules malignes.

Selon les faits scientifiquement établis, la conclusion s’impose : l’excès de sucre, omniprésent dans la nourriture industrielle, augmente le risque de maladies rénales, cardiovasculaires, cancers, diabètes, obésité et même de problèmes sexuels.

Je ne suis pas prêt à repenser à mon temps au Parlement, en train de faire ce job, et dire à la génération de mes enfants : je suis désolé, nous savions qu’il y avait un problème avec les boissons sucrées, nous savions qu’elles engendraient des maladies, mais nous avons évité les décisions difficiles et n’avons rien fait.
– George Osborne, parlementaire britannique, pour une taxe sur les boissons sucrées en 2016

Une consommation excessive de sucre

Désormais bon marché, l’ »or blanc » est devenu disponible en grande quantité. Pendant des millénaires, les seuls sucres disponibles étaient naturellement présents dans les végétaux et dans le miel. Selon une consommation par personne de 25 à 35 kg de sucre par an, nous consommons 10 à 15 fois plus de sucre qu’il y a 1 siècle !

Avec des différences importantes et des moyennes qui cachent de grandes disparités [9] :

  • Singapour : 85 kg/an
  • USA : 70 kg/an
  • France : 35 kg/an

Une situation qui évolue rapidement. Les pays émergents devenant de plus en plus accros, là où une prise de conscience se fait en occident.[9b]

Des chiffres en forte augmentation

  • En 1700 : 2 kilos/an/personne
  • En 1800 : 8 kg
  • En 1900 : 38 kg
  • En 1933 : 48 kg
  • En 1970 : 55 kg

Tous accros au sucre ?

46
kg/an/personne

« Au cours des 300 dernières années, la consommation de sucre dans le monde est passée de moins de 2,3 kg par an et par personne à plus de 46 kg par an et par personne. Et c’est un chiffre moyen calculé en incluant les bébés et les personnes qui, avec sagesse, ne consomment que très peu de sucre. Ce qui veut donc dire qu’un grand nombre de personnes consomment plus de 90 kg de sucre par an… »
Dr Abram Hoffer, biochimiste, médecin et psychiatre canadien, 1917 – 2009

Des maladies de civilisation

Ces chiffres confirment les conclusions de l’enquête Campbell. Les maladies de civilisation, presque inconnues dans les pays dit pauvres, sont liées au mode de vie, alliant principalement une alimentation industrielle trop riche en sucre et en glucides non hydrolysables après cuisson.

Aux USA :

  • Un tiers des adultes sont obèses
  • Deux tiers en surpoids
  • Un sur sept est diabétique
  • Un sur quatre ou cinq mourra de cancer.

Une stratégie industrielle

Et si comme pour l’industrie du tabac dans les années 1970, l’industrie du sucre utilisait tous les stratagèmes pour rendre « addict » et présenter le sucre raffiné comme inoffensif ?

Des faits qui interrogent :

  • Le sucre est présent dans 74%* de la nourriture industrielle. Est-ce logique de le trouver dans la sauce tomate ou les cornichons par exemple ?
  • Le sucre a plus de 60 noms différents, pour ne pas éveiller notre attention ?
  • L’industrie du sucre a payé des chercheurs d’Harvard pour exonérer le sucre comme cause de maladies cardiaques[10]
  • En dépit de conflits d’intérêt flagrant, les industries alimentaires financent toujours des recherches nutritionnelles ;
  • La consommation de sucre en 2015 :
    • 16 % : sucre en morceaux, ampoules, cristal… à usage domestique
    • 13,7 % : boissons carbonatées (bière, cidre, sodas…)
    • 13,1 % : chocolats et poudres pour petit-déjeuner
    • 35 % : utilisations diverses (glaces, liqueurs, confitures, confiserie, pâtisserie artisanale…)
    • 8,6 % : yaourts, laits gélifiés, crèmes desserts
    • 8,1 % : sirops
    • 5,5 % : biscuits et pâtisseries préemballés
  • En 2013-2014, 3 millions de tonnes de sucre utilisées en France dont :
    • 1 713 000 tonnes pour les industries alimentaires (58%)
    • 580 000 tonnes pour l’alcool et l’éthanol (20%)
    • 387 000 tonnes pour le sucre de bouche (13%)
    • 270 000 tonnes pour les industries chimique et pharmaceutique (9%)

L’impact environnemental

Selon l’étude de la WWF[11], la culture du sucre, en particulier avec les cannes à sucre, contribue à l’érosion des sols à hauteur de 5 à 6 millions d’hectares par an.
La perte de sols est due à plusieurs facteurs, notamment à une irrigation trop importante. Par ce procédé de « lessivage induit », les sols perdent la plupart de leurs minéraux. La durabilité et la qualité nutritive des terrains s’en trouvent limitées.

Cette érosion des sols conduit à trouver de nouvelles terres par une destruction des zones d’habitation et autres défrichages nuisibles à la biodiversité de la faune et de la flore[12]. Cette destruction de la biodiversité entraine dans un cycle sans fin, le dysfonctionnement de processus hydrologiques naturels et l’augmentation de l’érosion des sols…

La culture de la betterave sucrière représente l’une des plus grandes quantités d’herbicides utilisée. Des expériences en agrochimie, microbiologie et écologie ont révélé que l’utilisation de certains pesticides utilisés sur la betterave sucrière en Russie, crée une accumulation de substances toxiques dans les racines et la partie aérienne du végétal cultivé[13]. Cela entraine un retard de croissance de la plante. Pour la canne à sucre, ce retard est « contré » avec l’éthéphon ou encore le glyphosate.

Face à la catastrophe écologique – et non climatique[14] – que vit la planète, réduire sa consommation de nourriture industrielle, de sucre en particulier mais aussi de protéinés animales[15] est un enjeu écologique majeur autrement plus stratégique que de rouler à l’électrique[16].

Balance bénéfices/risques

N’est-ce pas le temps de s’interroger sur la balance bénéfices-risques liée à une consommation anormale de sucre raffiné ?

Il est vrai que le sucre apporte du gout et un pic d’énergie limité dans le temps, soit 30 mn après sa prise. Au-delà de ces 30 minutes, il survient une chute brutale d’énergie – « sugar crash » – pour ceux qui ne consomment pas suffisamment de fruits par ailleurs.

Lorsque l’on ajoute l’addiction, la toxicité et ses impacts sur les différents organes, nul besoin d’avoir fait 10 ans d’études de médecine ou d’attendre une annonce au journal de 20 heures pour conclure à la nocivité de cette substance industrielle.

La catastrophe écologique que représente cette industrie devrait finir par convaincre les plus accrocs aux sodas, confiseries, pâtisseries et autres plats industriels particulièrement sucrés.

Quelle quantité est excessive ? devient une décision personnelle […] il y a assez d’évidence pour que nous considérions le sucre comme une très probable toxine, et de quoi faire une décision informée sur comment balancer les risques vraisemblables avec les bénéfices.”
– Gary Taubes, journaliste scientifique américain

S’éveiller pour se détoxifier

Les bonnes pratiques :

  • Limiter la nourriture industrielle jusqu’à ce qu’elle ne devienne qu’occasionnelle
  • Analyser la présence de sucre sur les étiquettes des produits industriels pour mieux les éviter
  • Méditer sur ses sensations et émotions :
    • Quand l’envie de manger un aliment survient, quelles sont la sensation ou l’émotion qui procurent cette envie ?
    • Quelles sont la sensation ou l’émotion ressenties après avoir mangé l’aliment ?
    • De quelle autre façon pouvez-vous ressentir cette sensation ou émotion ?
    • Au moment même où vous avez décidé de manger ?
    • Juste après les premières bouchées, ai-je conscience de l’automatisme du manger ?
    • 30 minutes après ?
    • 1 heure après ?

Le simple fait de réduire le sucre, sans diminuer le nombre de calories peut avoir un impact positif sur notre métabolisme.

Ajouter pour réduire

Pour se soustraire à une dépendance, une des meilleures solutions consiste à ajouter avant même de retrancher !

En apportant une quantité supplémentaire et plus abondante de fruits[17], la vitalité nécessaire à l’équilibre du corps-esprit va limiter la dépendance au sucre industriel.

Ainsi une alimentation vivante, apportant suffisamment de nutriments via des jus de légumes et davantage de fruits, va réguler le métabolisme qui sera moins soumis aux fluctuations de glycémie.

Par ailleurs, toute démarche de gestion du stress, des émotions avec les thérapies brèves, la méditation ou toute thérapie énergétique, facilitera la détox par une meilleure gestion énergétique.

Par Clémence & Thierry Alingrin

Références & Sources

[1] La composition du sucre https://new.societechimiquedefrance.fr/produits/saccharose/

[2] Cf  https://fr.wikipedia.org/wiki/Sucre

[3] Nutriments, soit les macro-nutriments – glucides, lipides, protéines – et les micro-nutriments – vitamines, oligo-éléments et minéraux.

[4] Cf Lori Chong, RDN, LD, diététicien avec le centre médical de Wexner (Etat de l’Ohio)

[5] Gary Taubes, journaliste scientifique et écrivain https://www.lanutrition.fr/gary-taubes-le-probleme-du-surpoids-et-du-diabete-ce-nest-pas-les-calories-cest-linsuline

[6] au sens de cette hérésie scientifique qu’est l' »Evidence Based Medicine » de l’industrie médicale chimique

[7] Cf Pr Joseph Campbell & Dr Thomas Campbell in « l’enquête L’enquête Campbell » présentant la plus longue carrière de scientifique et la plus vaste étude sur l’alimentation et les maladies, aux éditions Les Arènes.

Dr Mark Hyman in « Trop de sucre » aux éditions Marabout. Changez votre alimentation pour évitez les maladies chroniques, surpoids, diabète de type 2, troubles cardio-vasculaires, baisse immunitaire, inflammation intestinale, cancer…

[8] Des recommandations récentes de l’association cardiaque américaine (American Heart Association) et de l’organisation mondiale de la santé, OMS, (WHO) avertissent qu’une alimentation riche en sucre peut augmenter les risques de maladies cardiaques.

[9] UK : « Nous mangeons en 2 semaines la quantité de sucre que nos ancêtres mangeaient en un an » selon John Yudkin – Nutritionniste à l’université de Londres, en 1963. Maintenant ? Probablement en une semaine !

Une consommation de sucre qui explose avec la civilisation https://www.planetoscope.com/sucre-cacao/473-consommation-mondiale-de-sucre.html

Des moyennes de consommation de sucre à analyser avec prudence https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/746716/consommation-sucre-monde-reponse-carte-halloween

[9b] Les principaux consommateurs en 2015 https://www.aa.com.tr/fr/sante/les-%C3%A9tats-unis-sont-le-premier-pays-consommateur-de-sucre/75800

La carte mondiale de la consommation de sucre https://www.protectivity.com/sugar-consumption-map/

[10] Disculper le sucre et reporter le blâme sur les graisses saturées. L’article a été publié dans The England Journal of Medicine et les auteurs n’ont jamais eu besoin d’indiquer leurs sources de fonds.

  • Plus tard, un de ces chercheurs a influencé les indications de la politique diététique américaine, encourageant les Américains a passer à une nourriture riche en graisses maigres et en sucre.
  • Maintenant, l’industrie du sucre admet qu’elle aurait dû être plus transparente mais soutient que le sucre “n’a pas un rôle unique dans les maladies cardiaques”.
  • En 1964, John Hickson a payé les chercheurs d’Harvard l’équivalent de 49 000 $ pour exonérer le sucre. Pourquoi ? Des études commençaient à émerger sur la relation probable entre la forte consommation de sucre et les maladies cardiaques. D’autres opposaient cette recherche avec des études sur les graisses saturées et le cholestérol.
  • Mark Hegsted (chercheur d’Harvard, payé par Hickson) a ensuite participé au développement d’une des premières versions du guide fédéral sur l’alimentation. Ce guide soutenait la consommation de nourriture riche en sucre et en graisses maigres pour remplacer les graisses. Les Américains l’ont fait. Des experts voient maintenant cet évènement comme cause de départ du problème d’obésité qu’affrontent les Etats Unis.
  • La recherche devrait être soutenue par des fonds publics plutôt que par des fonds industriels.” Dr. Walter Willet, Président du département nutritionnel à Harvard T. H. Chan Ecole de Santé Publique.
  • Un enseignant de l’Université de New York, Marion Nestle a écrit un article (paru dans JAMA Internal Medicine) exposant la recherche corrompue sur le sucre.
  • L’industrie alimentaire utilise les mêmes techniques de que celles du tabac et de la pharmacie pour créer une fabrique à ignorance
  • Les techniques de désinformation, manipulation et mensonges sont d’autant plus faciles que l’industrie possède la quasi-totalité des médias et corrompt les institutions administratives et politiques. Cf l’article pandémie de mensonges et fake news.

[11] Etude WWF sur le sucre https://d2ouvy59p0dg6k.cloudfront.net/downloads/sugarandtheenvironment_fidq.pdf

[12] 15 pays accordent entre 10 et 50 % de leurs terres à la production du sucre.  7 pays y consacrent plus de 50 %.

[13] Cf ref 11 sur l’étude WWF

[14] Article crises climatique et sanitaire, même fraude, même désastre

[15] Voir 5 raisons d’être Végan

[16] Cf 5 attitudes prioritaires pour la vraie écologie

[17] Les fruits doivent être mangés afin de se reproduire. En les cueillant vous transportez leurs graines et noyaux loin de la plante mère. Cependant, les fruits ne veulent pas que vous digériez leurs graines. Les fruits passent donc dans votre système digestif aussi rapidement que possible. C’est pour cela qu’il est important de les manger à jeûn, de préférence le matin pour un bon apport énergétique nécessaire à bien démarrer votre journée.

Le sucre et l’environnement :

Un article du blog Anachronique qui va à l’essentiel sur le sucre : Se sucrer le bec ou comment ruiner sa santé

Crédit photo : Myriams-Fotos de Pixabay