Oeil et symbole de conscience pour distinguer le bien du mal, selon le relatif et l'absolu

Comment distinguer le bien du mal ?

Dans notre série sur le réel et le virtuel, le vrai et le faux, le soulagement et la souffrance, poursuivons avec cette relativité que nous oublions trop souvent. Maharaj Nisargadatta répond via ce troisième extrait de conversation en nous invitant toujours à examiner avec soin notre regard. Ce regard qui, pour la plupart et la presque quasi-totalité de notre temps, se focalise sur le relatif. Ce relatif est lié à la matière, pourtant éphémère et ne représentant que seulement 0.001% de la réalité perçue. [1]

En science, il est d’usage de définir le cadre d’observation, le référentiel. Il doit en être de même lorsque nous nous interrogeons sur notre existence, nos souffrances ou nos errances. On s’attarde nettement moins sur nos joies..

Absolu ou relatif ?

Qu’est-ce qui est absolu ? Le relatif signifie relié à. Tout ce que perçoit l’humain, tout ce que lui permettent ses différents sens, est donc relatif à ses sens. D’ailleurs un daltonien ne voit pas les mêmes couleurs. Ce qui signifie bien que la matière ne porte pas en elle-même la couleur mais qu’elle rejette des photons de lumière d’une certaine fréquence, que chaque oeil, selon son fonctionnement, percevra d’une certaine façon.

Les ondes lumineuses portent l’information. Il y a un émtteur et un récepteur. Dès lors le récepteur reçoit l’information selon sa « justesse » d’accord avec la source. De la même façon qu’une station FM mal réglée captera moins distinctement.

Le relatif est faux

Maharaj: Dans le relatif, ce qui est 𝗰𝗮𝘂𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝘀𝗼𝘂𝗳𝗳𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗺𝗮𝗹, 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝘀𝗼𝘂𝗹𝗮𝗴𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗯𝗶𝗲𝗻. Dans l’absolu, 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝗻𝗲 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗿𝗲́𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗲𝘀𝘁 𝗯𝗶𝗲𝗻 et 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗹’𝗼𝗯𝘀𝗰𝘂𝗿𝗰𝗶𝘁 𝗲𝘀𝘁 𝗺𝗮𝗹.

Q: Quand nous parlons d’aider l’humanité, nous parlons d’une lutte contre le désordre et la souffrance.

M: Vous ne parlez que d’aider. N’avez-vous jamais aidé, aidé vraiment un seul homme ? N’avez-vous jamais mis une seule personne à l’abri du besoin d’une aide ultérieure ?
Pouvez-vous donner à un homme la force d’âme fondée, au moins, sur la pleine réalisation de ses devoirs et de ses possibilités, sinon sur l’intuition de son être réel ?
𝗤𝘂𝗮𝗻𝗱 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗻𝗲 𝘀𝗮𝘃𝗲𝘇 𝗽𝗮𝘀 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗲𝘀𝘁 𝗯𝗼𝗻 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘃𝗼𝘂𝘀-𝗺𝗲̂𝗺𝗲, 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗲𝘇-𝘃𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗲𝘀𝘁 𝗯𝗼𝗻 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲𝘀 ?

Dans le relatif, ce qui est 𝗰𝗮𝘂𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝘀𝗼𝘂𝗳𝗳𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗺𝗮𝗹, 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝘀𝗼𝘂𝗹𝗮𝗴𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗯𝗶𝗲𝗻. Dans l’absolu, 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗮𝗺𝗲̀𝗻𝗲 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗿𝗲́𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗲𝘀𝘁 𝗯𝗶𝗲𝗻 et 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗹’𝗼𝗯𝘀𝗰𝘂𝗿𝗰𝗶𝘁 𝗲𝘀𝘁 𝗺𝗮𝗹.
– Maharaj Nisargadatta, 1897 – 1981, in « Je suis » aux éditions Les deux océans

Q: Un approvisionnement convenable en moyens de vivre est bon pour tout le monde. Seriez-vous Dieu lui-même, un corps bien nourri ne vous en est pas moins nécessaire pour nous parler.
M: C’est vous qui avez besoin de mon corps pour qu’il vous parle. 𝗝𝗲 𝗻𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘀 𝗽𝗮𝘀 𝗹𝗲 𝗰𝗼𝗿𝗽𝘀 𝗲𝘁 𝗷𝗲 𝗻’𝗲𝗻 𝗮𝗶 𝗽𝗮𝘀 𝗯𝗲𝘀𝗼𝗶𝗻. 𝗝𝗲 𝗻𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗲 𝘁𝗲́𝗺𝗼𝗶𝗻. Je n’ai pas de forme qui me soit propre. 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗲̂𝘁𝗲𝘀 𝘁𝗲𝗹𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗵𝗮𝗯𝗶𝘁𝘂𝗲́ 𝗮̀ 𝗽𝗲𝗻𝘀𝗲𝗿 𝗮̀ 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗿𝗽𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗼𝗻𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗻𝗲 𝗽𝗼𝘂𝘃𝗲𝘇 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝘀𝗶𝗺𝗽𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗰𝗲𝘃𝗼𝗶𝗿 𝘂𝗻𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗮𝘆𝗮𝗻𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗿𝗽𝘀. Quand vous aurez réalise que l’existence corporelle n’est qu’un état du mental, un mouvement dans la conscience, que l’océan de la conscience est infini et éternel, et que, quand vous êtes au contact de la conscience, vous n’êtes que le témoin, vous pourrez vous retirer complètement au-delà de la conscience.

Q: On nous dit qu’il a de nombreux plans d’existence. Votre existence et vos fonctions vitales se situent-elles sur tous les plans ? Pendant que vous êtes sur la terre, êtes vous également au ciel ?
M: On ne peut me trouver nulle part ! Je ne suis pas une chose à laquelle on peut donner une place parmi les autres. Toutes les choses sont en moi, mais je ne suis pas parmi les choses. 𝗩𝗼𝘂𝘀 𝗺𝗲 𝗽𝗮𝗿𝗹𝗲𝘇 𝗱𝗲𝘀 𝘀𝘂𝗽𝗲𝗿𝘀𝘁𝗿𝘂𝗰𝘁𝘂𝗿𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗮𝗻𝗱 𝘀𝗲𝘂𝗹𝗲𝘀 𝗺𝗲 𝗰𝗼𝗻𝗰𝗲𝗿𝗻𝗲𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝗳𝗼𝗻𝗱𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀. La superstructure s’élève, puis s’écroule, mais les fondations durent. 𝗟𝗲 𝘁𝗿𝗮𝗻𝘀𝗶𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗻𝗲 𝗺’𝗶𝗻𝘁𝗲́𝗿𝗲𝘀𝘀𝗲 𝗽𝗮𝘀, 𝗮𝗹𝗼𝗿𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗻𝗲 𝗽𝗮𝗿𝗹𝗲𝘇 𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗰𝗲𝗹𝗮.

Références

[1] Cf l’article « Qu’est-ce que la réalité ? »

Voir les deux autres extraits des conversations de Nisargadatta sur  « Comment connaître la vérité ? » et « Qu’est-ce qui est réel et qui existe ? »

Crédit photo : Geralt de Pixabay