Le poisson rouge est-il le mieux placer pour parler de son bocal ? Pour être conscient qu’il est dans l’eau, le poisson ne doit-il pas s’en extraire ? Et si nous n’étions des êtres de chair que pour prendre conscience de notre origine invisible, bien plus vaste et illimitée ?
Vivre la dualité serait donc le passage obligé pour vivre le retour à l’unité. Alors comment faire ? Ou plutôt comment être pour vivre au mieux ce voyage ou cette prise de conscience ?
Toute demande intérieure provient d’une dualité
– Jiddu Krishnamurti, philosophe indien, 1895 – 1986
Le paradoxe du révélateur
Toutes les traditions spirituelles enseignent ce retour à l’unité. La dualité s’oppose en effet à l’unité. Lorsqu’il y a « DEUX », il n’y a pas « UN ». Et il n’existe qu’une seule source qui se suffit à elle même, le grand Tout, l’unité, le « UN ».
Le paradoxe consiste à comprendre que pour prendre conscience du « UN », il faut passer par le « DEUX ». Changer de référentiel. Un œil ne peut s’observer lui-même. Il lui faut un miroir.
La dualité a donc une finalité : nous dissocier du « UN » pour pouvoir mieux l’observer, le savourer et mieux le retrouver. L’opposé met en lumière son antagoniste : les polarités se créent.
Ainsi l’ombre révèle la lumière, le mal révèle le bien, la haine révèle l’amour, la crédulité révèle la lucidité, les médias menteurs attisent la quête de la vérité 😉, le tyran révèle l’oppressé, le politique corrompu stimule l’éveil du citoyen trahi, l’autre révèle en moi ce que j’aime ou ce que je déteste… Les exemples d’antagonismes ou d’opposés sont infinis car tout à son contraire, pour se révéler dans sa pleine globalité ou totalité.
La sagesse est de savoir que je ne suis rien, l’amour est de savoir que je suis tout, et entre les deux ma Vie fluctue.
– Sri Nisargadatta Maharaj, guru indien de l’Advaita Vedānta ou non-dualité, 1897 – 1981
L’observateur
La physique quantique a mis en évidence le rôle de l’observateur dans la prise de conscience même de l’observation. Le Pr Marc Henry illustre, non sans humour, cette notion que l’observateur impacte directement l’expérience : il présente un dessin sur lequel un rhinocéros peint un paysage qui intègre, forcément ses cornes ! Les cornes ne sont pas présentes dans le paysage, mais elles le sont du point de vue des yeux du rhinocéros observateur – considérons qu’il louche un peu ce rhino, c’est rosse 😉.
Ainsi les physiciens John Wheeler et Albert Einstein ont eu des échanges contradictoires sur le rôle de l’observateur dans la définition de la réalité. La réalité est-elle dépendante de l’observateur ? D’un point de vue de la physique quantique, la réponse est oui.
Pourtant si l’on considère ce jeu de polarités qui vise à révéler l’unique source originelle, ce retour à l’unité, alors dans ce référentiel où la conscience est Tout, la réponse est non. La réalité ne dépend pas de l’observateur. Et si c’était La bonne nouvelle ?
Ce que vous cherchez est ce qui regarde.
– St François D’assise, 1181 – 1226
Une seule et unique origine
Si la matière est constituée par des ondes, des énergies qui sont elles-mêmes mouvement d’informations, d’où viennent ces informations ? Du champ de conscience universel qui est la source de tout. Ce champ de conscience ne dépend de rien d’autre. Il se suffit à lui-même.
Ce champ de conscience échappe à tous les lois connues et n’est notamment pas contraint par les 4 dimensions de l’espace et du temps. Difficilement concevable pour un esprit « cartésien ».
Il y a donc deux mondes, l’absolu et le relatif. La conscience impersonnelle et la conscience personnelle.
L’absolu est le monde invisible, source de tout. L’absolu est immobilité et silence.
Le relatif est le monde visible, celui des phénomènes manifestés. Le relatif est mouvement.
Toute matière tient son origine et son existence d’une force qui amène les particules d’un atome à vibrer et à maintenir leur fonctionnement cohérent pendant un temps imparti. Nous devons accepter derrière cette force l’existence d’un esprit conscient et intelligent. Cet esprit est la matrice de toute matière.
– Max Planck, physicien allemand, l’un des fondateurs de la mécanique quantique, 1858 – 1947
L’opposition sujet-objet
Dans ses entretiens consignés dans le livre « La joie sans objet », Jean Klein s’exprime clairement sur la dualité. Selon l’Advaïta Vedanta et les textes sacrés des Upanishad, la dualité repose sur l’opposition entre le sujet – qui est l’observateur, celui qui perçoit – et l’objet – ce qui est perçu.
La première notion est de comprendre que l’impermanence de la matière, donc de tout objet mais aussi du mental, des pensées, sensations ou émotions, cette impermanence ne peut-être observée que par une entité permanente. L’objet étant par essence impermanent, la conscience qui l’observe est permanente, non-duelle et ne peut-être observée puisqu’elle n’est pas un objet. Ainsi elle est la source ultime qui ne dépend de rien et se suffit à elle-même. Non dépendante et permanente, source Ultime, la Conscience est donc Plénitude, Paix et Joie.
Jean Klein définit un objet comme composé de 5 éléments : Etre, Conscience, Béatitude Nom et Forme. Il propose alors d’éliminer le Nom et la Forme de l’objet. Ce Nom et cette Forme ne dépendent que des sens et de l’éducation de celui qui perçoit l’objet. Ce faisant, il ne reste donc que l’Etre, la Conscience et la Béatitude. A ce moment-là nous sommes « un » avec l’objet.
L’objet a par ce processus été « désobjectivé ». Mais tant que l’objet est encombré de son objectivité, son Nom et sa Forme, nous ne pouvons nous unir à lui et nous créons donc la dualité. Sans son Nom et sa Forme, l’objet, dans sa nature intrinsèque est notre propre nature : Conscience, Etre, Béatitude.
L'invisible est la source du visible
Le connu, la conscience personnelle
De la naissance à l’âge de 2 ans, le nourrisson vit dans cette conscience impersonnelle du monde de l’absolu. Sa conscience personnelle n’est pas encore forgée.
Elle se construit ensuite avec la focalisation et l’attachement aux situations au fur et à mesure de son évolution, de ses découvertes, de ses apprentissages. Ces focalisations, ces attachements aux phénomènes vont créer des contractions ou des dilatations au niveau des molécules d’eau[1].
Les contractions sont liées aux émotions désagréables et les dilations aux émotions agréables.
Ces évolutions de contractions/dilations vont générer des fréquences spécifiques pour les photons qui sont issus des sauts quantiques de ces mécanismes. Ces fréquences intemporelles[2] vont constituer des mémoires invisibles qui vont nous accompagner tout au long de notre vie.
Cet apprentissage forge la conscience personnelle principalement jusqu’à l’âge de 7 ans environ. Ce connu constitue une matrice qui conditionne ensuite notre vie. Ce « connu » nous détourne de l’inconnu, notre nature originelle.
L’action juste, l’action « spontanée » dont parlent les hindous et les bouddhistes est le résultat de voir. Mais pour voir, il faut éliminer complètement ce mécanisme dualiste de la pensée : ça ne devrait pas être, ça pourrait être.
– Swami Prajnanpad, scientifique et guru indien du vedanta non-dualiste, 1891 – 1974
Se détacher du soi, du JE
Et si le JEU de la vie consistait à se détacher de « JE » qui se construit de la naissance à l’âge de sept ans ? Pour retrouver et savourer le gout de l’illimité après s’être englué dans le règne de l’égo, du soi, du JE, du limité ?
Ces retrouvailles constituant une évolution de conscience en 3 étapes :
- D’abord la conscience personnelle étriqué du moi, du JE. Cette conscience est basée sur les sensations, les émotions, les pensées, l’égo, le mental, le matériel ;
- Puis la conscience quantique articulée sur l’information, l’énergie
- Et enfin la conscience post-quantique qui ne fait plus appel au mental.
Dans cette 3ème phase, il y a bien union des polarités. Mais ce n’est pas conceptualisable, ce n’est pas une chose. Ce n’est même pas nouveau puisqu’il s’agit de notre nature originelle. Ce n’est donc ni connu ni inconnu.
L’indifférence – au sens détachement – fait les sages et l’insensibilité fait les monstres.
– Denis Diderot, écrivain, philosophe français, 1713 – 1784
L’Unité par le détachement
Unir tous les aspects de nous même est bien le cheminement. Réunir les 0.001% de la matière visible et les 99.999% de vide invisible. Mais la compréhension intellectuelle n’est pas la réalisation de démarche que le Védanta[3] appelle Samadhi[4].
Effort et non effort n’existent que dans l’intellect. La voie est de quitter le mental qui est mouvement par essence. Cet intellect pathologique et toutes ces couches mentales, l’égo, obscurcissent notre seule conscience primordiale, impersonnelle, universelle.
La méditation n’est pas seulement une constante prise de conscience de soi, mais un constant abandon du soi
– Jiddu Krishnamurti, philosophe indien, 1895 – 1986
La méditation de l’abandon
Cet appel à l’inaction du mental, au silence et à la prière intérieurs, est ce qui conduisait Swami Prajnanpad à évoquer une double posture : passivement actif et activement passif.
Notre soi est mouvement. Il ne s’agit pas de le nier. Il ne s’agit pas non plus de ne rien faire. Nous devons continuer de respirer, de nous alimenter, d’agir, d’éliminer, de nous régénérer. Juste prendre conscience et réaliser le calme, le silence, l’immobilité qui sont toujours présents, sous jacents au mouvement de la matière.
Après l’identification, la création d’un soi, d’un « JE », dans la petite enfance, la dualité s’impose donc par le mental et les mémoires qui vont nous attacher au connu, par les mécanismes de contraction-dilation des molécules d’eau dans notre corps.
La non-dualité est donc le retour à notre origine universelle qui est immobilité, silence, plénitude.
Seule la prise de conscience et la réalisation de cette conscience universelle, impersonnelle peut nous libérer de toutes nos souffrances, de nos peurs de la mort, de la maladie, de l’échec, de la non reconnaissance, du rejet, etc.
Seul l’instant est spontané, réel et libre d’être. Tout le reste est conditionné par l’observateur, par ses mémoires, par le connu.
La pratique Peace propose cette démarche de libération par une méditation détachée du mouvement de la matière. Se centrer sur l’origine pour devenir une lumière sur soi-même qui dissipe l’illusion du soi. Une pratique régulière, voire quotidienne, permet de se détacher, de relativiser : toutes nos contraintes liées à la matière, ne valent que pour 0.001% de notre existence visible. Elles sont dérisoires en regard de ce qui reste : le grand mystère de la Vie et ce champ de conscience illimité.
L’habitude du discernement nous fait comprendre que notre corps et notre mental ne sont que des objets perçus, pures « sensorialités », et qu’en fin de compte ils pointent vers le « percipient », de sorte qu’il apparaît clairement, que les objets ne contienent pas cette Joie, cette Paix et cette Plénitude vers lesquelles tendent tous nos désirs.
– Jean-Klein, maître spirituel français, sur la non-dualité, musicologue et médecin de formation, 1912 – 1998, in « La Joie sans objet… », p52, Almora Eds
Références & Ressources
[1] Un corps d’adulte jeune est constitué à 96% en nombre de molécules d’eau chez la femme et à 97% chez l’homme. Voir l’article sur les fondements du vivant : eau, lumière, électromagnétisme
[2] Les limites de l’espace-temps n’existent pas dans le vide quantique dans lequel ces fréquences sont manifestées. C’est ainsi que ces mémoires « fréquences » sont en tout lieu accessibles, instantanément.
[3] Védanta, mot sanskrit qui désigne l’un des plus importants courants de pensée de l’hindouisme classique. Il constitue l’un des six grands « systèmes philosophiques » (darśana) brahmaniques. Il fut illustré par des maîtres tels que Śankara, Rāmānuja, Madhava. Voué à la métaphysique, le Vedānta emprunte les thèmes directeurs de sa problématique aux Upaniṣad, à commencer par la célèbre équation entre ātman et brahman – « l’âme individuelle est identique à l’âme universelle » ; « le soi n’est pas différent de l’Absolu ». Source https://www.universalis.fr/encyclopedie/vedanta/
Advaïta védanta, la philosophie de la non-dualité https://fr.wikipedia.org/wiki/Adva%C3%AFta_v%C3%A9danta
[4] L’intellect ne peut pas atteindre la conscience impersonnelle, universelle et le chemin qui y conduit. Le cerveau ne peut pas concevoir ce qui le conçoit et l’anime en permanence.
Pour comprendre la démarche Samadhi, trois magnifiques viédos :
- Partie 1 : https://youtu.be/Rs7BCXDKH1o
- Partie 2 : https://youtu.be/RtEOAQiaCnI
- Partie 3 : https://www.youtube.com/watch?v=Vu-Nw_ea9N4
Les informations et réflexions proposées dans cet article sont le fruit des enseignements spirituels millénaires, mais aussi des récentes découvertes scientifiques. En particulier la physique quantique moderne, l’eau quantique et l’épigénétique.
Merci à Stéphane Drouet et Stéphanie Laville pour leurs enseignements et leurs recherches depuis plus de 13 ans. Ces recherches ont abouti à la pratique PEACE. Ces enseignements se sont recoupés avec mes propres connaissances, pratiques et recherches.